POUR LIRE NOS AUTRES CARNETS DE VOYAGE : CLIQUEZ ICI

POUR NOUS REJOINDRE : LUCIE DE SERRES & RÉAL SAVARD Courriel : realsavard@hotmail.com

Présentation de Madère

 14 avril au 5 mai 2025

C'est par une petite fissure dans la croûte océanique au large de la plaque africaine que tout aurait commencé il y a 19 millions d'années. D'éruption en éruption, le cône sous-marin aurait fini par émerger des flots il y a 7 millions d'années, donnant naissance à une île de lave et de basalte : Madère.


Madère nous accueille


Il est probable que Madère ait été connu dès l'Antiquité et notamment des Phéniciens. L'île inhabitée est déjà présente sur les cartes espagnoles et italiennes du 13e siècle mais ce n'est qu'en 1418 que le Portugal décide de la coloniser.

Madère est située à 520 km de la côte du Maroc, à la hauteur de Marrakech et à 400 km au nord des Îles Canaries.

 Elle est à 973 km de la capitale du Portugal, Lisbonne.

Le plus haut sommet de l'île est le pic Ruivo à 1861 m. L'île fait environ 58 km de long par 22 km de large. 

En raison de sa latitude subtropicale, elle jouit d'un climat doux, un maximum 190C l'hiver et 250C l'été.

La côte nord est plutôt venteuse et pluvieuse alors que la côte sud est ensoleillée. Toutefois, la météo peut changer rapidement selon les vents.


Madère et sa capitale, Funchal


Le climat et le relief déterminent trois zones de végétation: 

  • Du niveau de la mer jusqu'à 300 m environ, c'est la zone subtropicale, on y cultive la canne à sucre, la banane et quelques légumes.

  • Au-delà et jusqu'à 750 m se situe la zone tempérée chaude, de climat méditerranéen. C'est le domaine de la vigne, des céréales (maïs, blé, avoine). Les fruits sont variés : oranges, poires, pommes, prunes et fruits exotiques comme les goyaves, les avocats, les mangues, les anones, les maracujas.

  • Au-dessus de 750 m, on trouve la zone tempérée froide, avec des pentes boisées de pins, d'eucalyptus, de bruyères, d'acacias-mimosas et sur le plateau, des lauriers arborescents, des fougères et des pâturages.

L'économie de l'île repose essentiellement sur l'agriculture et sur le tourisme, principale ressource. L'agriculture produit des bananes destinées au marché local et métropolitain, des fleurs et le vin de Madère qui jouit d'une grande réputation à l'exportation. La canne à sucre est encore exploitée mais sa production demeure artisanale et marginale.

Le drapeau de Madère
Madère, qui compte 253 000 habitants, est une région autonome du Portugal. Elle possède son propre drapeau et son hymne national. Elle est dotée d'un gouvernement et d'une assemblée législative. Elle peut légiférer en tout sauf dans les domaines de la justice, de la défense et de la politique étrangère. Sa capitale, Funchal, sur la côte sud-est, abrite 112 000 habitants.

Surnommée ¨Perle de l'Atlantique", "l'Île aux fleurs" ou encore "Hawaii d'Europe", l'île portugaise ne cesse d'inspirer les voyageurs.

Madère fut très inégalitaire et pauvre jusqu'aux années 1990. L'activité touristique y est déjà fortement développée dans les années 1980 (150 000 touristes chaque année pour une population de 250 000 habitants) mais le gouvernement local continue de miser sur le tourisme « de qualité », concentré à Funchal. C’est là que se trouvent les hôtels ainsi que la plupart des services publics. Le reste de l’île, à l'inverse, manque de tout, d’électricité, d’eau courante, mais aussi d’écoles et d’enseignants. Alberto João Jardim, président du gouvernement régional sans discontinuer pendant 37 ans, de 1978 à 2015, mène alors une politique de développement du réseau routier et des infrastructures partout sur l'ile, grâce aux aides économiques reçues de l'Union européenne. Cette politique permet de développer significativement le tourisme - Madère en accueille 1,5 million chaque année -, faisant de l'ile la deuxième région la plus riche du Portugal.

Comme beaucoup d'îles où l'espace est très limité, Madère est une terre d'émigration. On dénombre 4 fois plus de madériens à travers le monde que sur l'île. Après la seconde guerre mondiale, la vie est difficile à Madère, de nombreux madériens quittent alors pour le Vénézuela qui, à l'époque, recrutait intensivement des travailleurs pour les industries du pétrole et du minerai en pleine expansion là-bas; d'ailleurs 80% des 600 000 portugais qui vivent au Venezuela sont madériens. La situation s'est inversée aujourd'hui, le Vénézuela connaît des difficultés économiques qui font en sorte que les madériens reviennent sur l'île. C'est pourquoi plusieurs madériens parlent couramment le portugais et l'espagnol. Un chauffeur de taxi nous a dit, à la blague mais sans doute avec un fond de vérité, que pour chaque madérien parti pour le Vénézuela, il en est revenu 7 à Madère!

Funchal, la capitale de Madère

Funchal vient du mot funcho qui signifie «fenouil» en portugais. En effet, lorsque les premiers Portugais découvrirent l'île de Madère au 15e siècle, du fenouil sauvage poussait abondamment à l'emplacement de la ville actuelle.

Notre premier appartement était situé tout près de la cathédrale ( en portugais), le cœur de la ville. La cathédrale, aux lignes romano-gothiques, est construite à partir de 1514. Elle possède l'un des plus beaux plafonds du Portugal en bois originaire de l'île.


Sé, la cathédrale de Funchal


À proximité, on trouve le Jardim municipal et l'avenue Arriaga où, dans les années 1900, il était très chic de se promener à l'ombre de magnifiques jacarandas, ces arbres aux fleurs violettes. Un hôtel nommé Ritz Madeira y a d'ailleurs pignon sur rue. Dans le quartier autour de la Praça do Municipio (Place de la Mairie), la Camara municipal (Hôtel de ville) et l'Igreja do Colegio (l'église du Collège) forment un bel ensemble architectural typiquement portugais.


La Camara municipal sur la Praça do Municipio

Le long de la mer, s'étire l'Avenida do Mar avec ses quais, sa marina et ses restos. Le Palacio Sao Lourenço, une imposante bâtisse aux volets verts, servait au 16e siècle de maison aux capitaines mais protégeait aussi le port de ses ennemis.

Un étal de fruits du Mercado dos Lavradores

Vers la vieille ville, on rencontre le Mercado dos Lavradores (Marché des travailleurs) qui regorge de fleurs, de fruits les plus exotiques les uns que les autres (l'ananas, l'anode, le chérimole, la banane, la mangue, la papaye, le fruit de la passion), de légumes (la patate douce, la chayotel'igname) et de poissons. On a pu y voir le fameux Espada preto (sabre noir), pêché la nuit au large de l'île à plus de 1800 m de profondeur. C'est le plat emblématique de Madère qu'on a dégusté à quelques reprises. Le poisson est frit ou pané et accompagné d'une banane frite et d'une sauce au fruit de la passion, excellent! Le steak de thon, la poulpe, le calamar sont aussi très populaires. Côté dessert, le Bolo de mel est le gâteau préféré des madériens; à base de sirop de canne à sucre et de multiples épices, on le retrouve partout et on s'en est bien régalé!

Après le marché, en continuant vers l'est, on entre dans la Zona Velha (la vieille ville) où les colons portugais ont bâti leurs maisons au 15e siècle. La Rua Santa Maria est la plus vieille rue de Funchal. Elle était bordée de petites échoppes et de maisons de pêcheurs. Aujourd'hui, ces maisons existent toujours mais elles sont devenues des restaurants alors que la rue de galets noirs a été prise d'assaut par les terrasses.

Au bout de la rue, la « Fortaleza de Sao Tiago » (Fort Saint-Jacques) construite en 1614 avait pour mission de protéger la ville des pirates et corsaires, qu'ils soient français, anglais ou hollandais, et qui n'ont eu de cesse d'attaquer Funchal. Aujourd'hui, tout de jaune peint, il offre un magnifique point de vue sur la ville et sur la mer depuis ses terrasses supérieures.


Fortaleza de Sao Tiago

Enfin, une visite s'impose aux Adegas de Sao Francisco (Chai de Saint-François), le plus vieux chai de l'île, où l'on nous présente les différents cépages de l'île (sercial, malvoisie, tinta negra etc), l'histoire de la viniculture à Madère, le tout se terminant par une dégustation de vins de Madère.


Une dégustation de madère aux Adagas de Sao Francisco


Le madère, un vin doux naturel, a fait la fortune d'une poignée de grands propriétaires terriens et de négociants anglais aux 18e et 19 siècle; le rhum issu de la canne à sucre a aussi connu ses heures de gloire. Au début du 20e siècle, les Britanniques avaient le monopole des moulins à sucre, d'autres possédaient hôtel, brasserie, banque, chantier naval, usines etc. Bon nombre de ceux-ci ont épousé des madériennes et leurs descendants, encore aujourd'hui, se définissent comme des anglo-madériens.

Petite anecdote en passant... Nous voulions bien sûr rapporter quelques bouteilles de vin de Madère pour nous et pour offrir. On décide de ne pas les acheter à l'aéroport de Madère pour éviter d'avoir à les trimbaler jusqu'à Lisbonne et lors de notre assez long transit là-bas. Mais voilà qu'une fois rendus à Lisbonne, on se présente à la Boutique hors taxe pour se faire dire qu'on n'y vendait aucun vin de Madère, comme si l'île ne faisait pas partie du Portugal, quelle déception!!!

Jardim tropical Monte Palace et Jardim Botanico

Le Jardin Tropical de Monte Palace est magnifique! Il est situé à 5 km au nord de Funchal et à 500 m d'altitude; il couvre 70 000 m2 et abrite une abondante collection de plantes exotiques provenant des quatre coins du monde. Il présente aussi deux jardins orientaux, un hommage aux cultures chinoises et japonaises, à leur respect de la nature et de ses éléments symboliques.

En plus des plantes, le jardin est embelli par la présence d'une faune colorée (cygnes, flamants roses, paons, canards, carpes, oiseaux etc) ainsi que de nombreuses œuvres d'art.


Le Jardin Tropical de Monte Palace

Le jardin a été édifié au 18e siècle par un consul anglais. On lui ajouta en 1897 un « palais » qui fut plus tard transformé en hôtel. Profitant d'une vue imprenable sur la baie de Funchal et ses environs verdoyants, cet hôtel était très fréquenté par des personnalités portugaises et étrangères. Malgré un petit temps gris et humide, nous y avons passé avec bonheur tout l'après-midi. l'arpentant de long en large.


Le Palais-Hôtel du Monte Palace avec vue sur la mer


Nous sommes malheureusement sortis trop tard du Jardin pour expérimenter la descente en carreiros, des paniers en osier montés sur patins de bois, conduits par deux hommes coiffés d'un chapeau de paille. Ce moyen de transport unique au monde existe depuis le milieu du 19e siècle à Madère. À l'origine, il était surtout utilisé par les riches madériens ou étrangers qui étaient propriétaires de résidences d'été sur les flancs de Monte. Même après l'arrivée des tramways en 1893, les habitants du quartier ont continué de prendre la « voiture panier » pour se rendre au centre-ville.


Descente en "carreiros"


Funchal possède aussi son Jardin botanique. Plus modeste que le Jardin tropical de Monte, il renferme quand même quelques belles collections de palmiers, de cactus et de plantes grasses.


Le Jardin Botanique de Funchal



Le quartier des hôtels

Au 20e siècle, à l'ouest du centre-ville et en bordure de mer, s'est développée une imposante zone hôtelière. À travers les hôtels en béton, on peut y admirer des parcs et quintas (somptueuses résidences) d'une autre époque et aussi longer le bord de mer via une promenade sur le haut des falaises. Les petites plages de galet se succèdent ainsi que des plages artificielles (en béton!) construites par les hôtels.


Le quartier des hôtels et ses plages bétonnées

Reid's Palace
L'Avenida do Infante bordée de jacarandas en fleurs, le Parque de Santa Catarina et le Reid's Palace sont sans contredit les plus beaux éléments de ce quartier. Ce dernier date de la fin du 19e siècle et a accueilli de célèbres visiteurs d'Élisabeth d'Autriche à Winston Churchill en passant par George Bernard Shaw et le roi Édouard VII. L'hôtel est toujours en opération et, encore aujourd'hui, avec sa façade rose et ses persiennes vertes, le charme madérien opère.


La côte nord de Madère

Après avoir exploré Funchal et les environs, nous prenons possession de notre voiture de location, une Kia Stonic presque neuve, et nous partons à l'exploration de l'île en commençant par la côte nord. Nous établissons notre base à Sao Vincente située au centre de la côte pour 6 nuits. Notre appartement est très grand, pourvu de tout ce qu'on pourrait avoir besoin et donne sur un jardin avec vue sur les montagnes. Superbe!


Sao Vincente, notre base au nord


Nous avons été chanceux, la côte nord réputée plus pluvieuse nous a épargnés. Pas de pluie mais évidemment une température plus fraîche mais tout de même ensoleillée.

Ce fut d'abord un premier contact avec la conduite sur les routes très étroites et sinueuses de Madère. Comme le dit Lucie, « zéro accotement ». De plus, en l'absence souvent de stationnement pour les maisons et même les commerces, les gens n'ont pas d'autre choix que de se garer dans la rue ce qui bloque complètement une voie de circulation. Il faut donc vérifier le trafic en sens inverse et doubler lorsque la voie est libre. Heureusement les madériens sont habitués; ils sont patients et courtois. On s'est vite rendu compte qu'à moins qu'on puisse emprunter les tunnels, la vitesse moyenne est de 40 km/hre et encore! Donc, même si les distances sont courtes, il faut du temps pour atteindre une destination et surtout beaucoup d'attention de la part du chauffeur. Heureusement, tout s'est bien passé, on a remis l'auto sans une égratignure ce qui n'est pas le cas pour la majorité des touristes semble-t-il! Ah oui, les tunnels, il faut en parler! Même s'ils nous empêchent de voir le paysage, ils sont très appréciés lorsqu'on veut de rendre rapidement d'un endroit à un autre sans subir tous les lacets de montagne. À titre d'exemple, pour un trajet de 25 km environ, sur la voie express de la côte sud, on a traversé 24 tunnels, certains de quelques centaines de mètres d'autres de plus de 3 km!

Porto Moniz est la ville la plus à l'ouest de la côte nord. Réputée pour ses piscines naturelles, elle attire beaucoup de touristes. Malgré le fait qu'il faisait trop froid pour nous pour songer à se baigner dans l'océan, nous sommes allés voir ces fameuses piscines naturelles. En fait, on a bétonné l'espace entre des rochers à fleur d'eau en bord de mer tout en permettant à l'eau de mer d'entrer et de sortir pour alimenter les piscines. Tout autour, des vastes espaces bétonnés font office de plage pour prendre du soleil. Disons, que ça ne ressemble pas aux plages des Caraïbes auxquelles nous sommes habitués mais les européens, habitués aux plages de galet, semblent apprécier...


Les piscines naturelles de Porto Moniz

Tout le long de la côte, les miradouros (points de vue) se succèdent et nous permettent d'admirer la côte escarpée, les petits villages perchés ou au ras de l'eau : Seixal, Ribeira da Janela, Santana, Sao Jorge, Boaventura, Ponte Delgada etc.


Miradouro sur la côte nord-ouest


Partout le paysage reste foncièrement rural. On y cultive la vigne, le maïs et les patates douces; ses habitants sont encore très proches de la tradition. C'est à Santana qu'on a pu voir les petites maisons de paille, typiques de l'époque où la côte nord était synonyme d'isolement et de pauvreté.

Madère dispose d'un réseau de 1 400 km de canaux, les levadas, qui épousent les contours des montagnes et irriguent les terres agricoles, vignes et potagers. Les nuages, portés par les vents dominants, se butent aux montagnes du centre de l'île et déversent leur charge d'eau qui est récupérée dans le système de canalisation et répartie dans toute l'île, notamment sur le versant sud qui est naturellement beaucoup moins arrosé mais qui compte la plupart des plantations qui croissent bien grâce au soleil abondant et à des températures plus constantes. Pour joindre l'utile à l'agréable, les levadas font aussi office de sentier de randonnée; en effet, on peut marcher sur le sentier qui longe le canal et qui en permet l'entretien. De plus, l’île étant très verdoyante, ses paysages remarquables en font une destination de renommée pour la randonnée pédestre. 


La levada do Caldeirao Verde


Nous avons notamment randonné le long de la Levada do Caldeirao Verde (le chaudron vert) bordée d'une flore riche et exubérante : fougères, hortensias, agapanthes, lauriers, joubarbes, monstera etc. Tous les tons de vert étaient au rendez-vous!

À Achada da Cruz, nous empruntons le téléphérique qui permettait aux paysans d'aller cultiver les terres fertiles au bas de la falaise sur le bord de la mer. La descente de 450 m d'une durée de 5 minutes avec un pente de 98% est spectaculaire entre mer et falaise. On y voit encore le tracé des cultures, les clôtures délimitant les jardins et les petites maisons abritant les jardiniers mais les vignes aujourd'hui sont devenues sauvages et courent au sol. C'était une autre époque!


Le téléphérique d'Achada Da Cruz

Le centre de l'ouest madérien ne ressemble à rien d'autre sur l'île, c'est un monde à part. C'est un haut plateau à 1 200 m d'altitude souvent envahi par les nuages et baigné par le brouillard. Ici, pas de village, pas de vignes ou de bananes, seulement de la forêt clairsemée qui sert de pâturage aux vaches!

C'est sur ce plateau qu'on retrouve la fameuse Forêt de Fanal, la forêt primaire qu'on appelle laurissilva, une forêt sub-tropicale humide et suintante inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco. Cette forêt occupe 20% de la superficie de l'île. Ce type de forêt occupait des pans entiers du bassin méditerranéen mais elle a peu à peu reculé pour finir par disparaître complètement il y a 10 000 ans sauf aux Açores, aux Canaries et à Madère. Quelques poches de ces forêts primaires ont en effet survécu dans ces archipels grâce à la douceur des températures et à l'humidité ambiante. C'est à Madère où « cette relique de la préhistoire » s'est le mieux maintenue.


Laurissilva de la Forêt de Fanal

Pour notre part, nous avons exploré Fanal d'abord sous le brouillard puis sous une pluie fine ce qui lui a conféré un caractère mystérieux, voire mystique. Les fameux lauriers tordus et recouverts de fougères et de mousse semblent tout droit sortis d'un monde préhistorique...à moins que ça soit nous qui y avons été plongés! Quoiqu'il en soit, nous en sommes ressortis tremblants de froid mais heureux d'avoir vécu cette expérience et enrichis des photos et vidéos qu'on en a faits.


Au Pico do Arieiro, 1 816 m

Au centre de l'île se retrouve aussi une cordillère de pitons rocheux enveloppés ou émergeant des nuages, selon le cas. Le plus haut sommet est le Pico Ruivo à 1861 m d'altitude. Nous avons choisi de plutôt randonner vers le Pico do Arieiro ( 1816 m), plus facile d'accès. La météo change rapidement à Madère, les montagnes sont souvent sous les nuages. Compte tenu qu'il fallait compter plus d'une heure de trajet en lacet pour s'y rendre, il a fallu être patient et attendre une bonne fenêtre météo. Malgré tout, nous y sommes arrivés sous le soleil mais avec des nuages qui s'avançaient au fond de la vallée. Le temps d'atteindre le sommet, prendre quelques photos et voilà que les nuages nous ont complètement enveloppés. Une demie-heure plus tard et nous n'aurions rien vu!


La côte sud de Madère

Comme base d'exploration pour le sud de l'île, nous avions choisi Calheta. Tel que promis, la côte sud a été plus ensoleillée et plus chaude que la côte nord. Nous avons sillonné toute la côte sud en nous arrêtant à chaque ville ou village. Les attraits sont nombreux, voici nos coups de cœur.


Calheta, notre base pour le sud de l'île

Camara de Lobos et son port sont célèbres car peints par Winston Churchill ainsi que les barques aux couleurs vives que les pêcheurs de sabre noir empruntent le soir venu.


Camara de Lobos


Cabo Girao du haut de son promontoire à 580 m d'altitude, qualifié d'une des falaises les plus vertigineuses d'Europe, offre un superbe panorama sur l'océan et sur les lopins de terre soigneusement cultivés en bord de mer.


Cabo Girao


Ribeira Brava et son passionnant Musée ethnographique qui donne une idée de ce qu'était, jusque dans les années 1950, le quotidien des pêcheurs et des cultivateurs madériens.


Musée ethnographique de Ribeira Brava


À Ponta do sol, le Centro de la Bananicultura est vraiment très intéressant. Jouxtant une bananeraie expérimentale où on peut déambuler et goûter à différentes variétés de bananes, un écomusée passionnant nous présente tout ce qu'on devrait savoir sur la banane. Par exemple, saviez-vous qu'il existe 1000 variétés de bananes dans le monde ? Que la production mondiale s'élève à 116 millions de tonnes par année ? Que la Cavendish est la variété la plus commune ? Qu'une personne consomme en moyenne 12 kg  de bananes par année ? Que les bananes sont constituées de 70% d'eau ? 

Fleurs de bananier qui se transforment en fruits

À Calheta, le front de mer est bien pourvu : plusieurs restaurants, une marina toute neuve et une plage de sable blond importé du Maroc! En hauteur, on y retrouve aussi Mudas, le Musée d'art contemporain, qui arbore des lignes modernes et offre un splendide point de vue sur la ville en contre-bas et l'océan.


Vue de Calheta depuis le Mudas


À Prazeres, c'est la Quinta Pedagogica qui a attiré notre attention. En l'an 2000, le curé du village a transformé les jardins de son presbytère en ferme éducative avec un minizoo, un verger et des plates-bandes pour sensibiliser les enfants à la nature. Intéressant et vraiment mignon de voir l'exposition des épouvantails fabriqués par les enfants.

Jardim do Mar est un charmant petit village piéton avec promenade en bord de mer. Du pur bonheur que de déambuler dans le village au hasard de ses étroites venelles bordées de petites maisons où fleurs et arbustes débordent de toute part. 

Toutes les rues sont piétonnes à Jardim do Mar


Ponta do Pargo, c'est l'extrémité occidentale de l'île. Bourg agricole tranquille, outre sa situation géographique, c'est son phare, en fonction depuis 1922, qui attire les visiteurs. À 312 m d'altitude, il offre un magnifique panorama sur la mer et les falaises battues par le vent où nidifient de nombreux oiseaux marins.


Vue depuis le phare de Ponta do Pargo


La partie orientale de la côte sud nous a offert aussi de belles découvertes.

Les Jardins de la Quinta do Palheiro Ferreiro est un domaine paysagé créé en 1804 avec son pavillon de chasse qui est reconverti aujourd'hui en relais & Châteaux, superbe! Outre les nombreux camélias qui étaient en fleurs lors de notre visite, on a pu admirer des jardins de fleurs et de majestueux arbres, notamment des araucarias d'Australie et des métrosideros de Nouvelle-Zélande, des géants qui datent aussi du début de 19e siècle.


Quinta do Palheiro Ferreiro


Santa Cruz est surtout connue pour son aéroport devenu « international » en 2000. Auparavant, la piste d'atterrissage était bien trop courte pour accueillir les gros porteurs et l'aéroport de Madère comptait par les plus dangereux d'Europe. Encore aujourd'hui, seuls des pilotes certifiés pour cette piste peuvent y atterrir malgré le fait qu'on ait allongé la piste, longue maintenant de 2 870 m, grâce à un tablier supporté par 180 piliers de béton ancrés directement dans la mer. Par mauvais temps et fort vent, on dit que l'atterrissage peut être encore assez mouvementé! Outre son aéroport, Santa Cruz est bien appréciée des touristes comme une charmante petite ville avec une grande plage de galets. L'imposante Igreja Matriz et son clocher tout blanc témoignent de la prospérité de l'endroit au début du 16e siècle au moment où l'industrie de la canne à sucre était particulièrement florissante.

La Ponta de Sao Lourenço (la Pointe St-Laurent), située à l'extrémité est de l'île, est l'une des randonnées les plus populaires de Madère. Contrastant avec le reste de l'île qui est verdoyant à souhait, la pointe présente un paysage semi-aride sur 9 km de long par 2 km de large. C'est une langue de terre qui va se rétrécissant, nous laissant voir des deux côtés des falaises abruptes et l'immensité océane. S'ajoutent au tableau les strates des roches de couleur ocre, rouille et grise correspondant aux divers dépôts de cendres et de déchets que le volcan a expulsés au fil de ses éruptions.


Ponta Sao Lourenço


À la fin de notre séjour, nous sommes revenus à Funchal pour 2 jours car la veille de notre départ avait lieu la fameuse « Parade des fleurs ». C'est en effet dans le mois de mai que Madère, qui est d'ailleurs surnommée l'Île des fleurs, tient son Festival des fleurs. Au début du festival, a lieu la Parade des fleurs présentant des chars allégoriques recouverts de fleurs précédés par des danseuses toutes costumées en fleurs. C'est un événement haut en couleur pour lequel les habitants de Madère, petits et grands, se préparent toute l'année, confectionnant leurs costumes et pratiquant leurs chorégraphies. Pour nous, ce fut un beau point d'orgue sur notre visite à Madère! Muito obrigado Madeira !

Char allégorique du Festival des fleurs à Funchal