14 avril au 5 mai 2025
C'est par une petite fissure dans la croûte océanique au large de la plaque africaine que tout aurait commencé il y a 19 millions d'années. D'éruption en éruption, le cône sous-marin aurait fini par émerger des flots il y a 7 millions d'années, donnant naissance à une île de lave et de basalte : Madère.
Madère nous accueille |
Il est probable que Madère ait été connu dès l'Antiquité et notamment des Phéniciens. L'île inhabitée est déjà présente sur les cartes espagnoles et italiennes du 13e siècle mais ce n'est qu'en 1418 que le Portugal décide de la coloniser.
Madère est située à 520 km de la côte du Maroc, à la hauteur de Marrakech et à 400 km au nord des Îles Canaries.
Elle est à 973 km de la capitale du Portugal, Lisbonne.
Le plus haut sommet de l'île est le pic Ruivo à 1861 m. L'île fait environ 58 km de long par 22 km de large.
En raison de sa latitude subtropicale, elle jouit d'un climat doux, un maximum 190C l'hiver et 250C l'été.
La côte nord est plutôt venteuse et pluvieuse alors que la côte sud est ensoleillée. Toutefois, la météo peut changer rapidement selon les vents.
Madère et sa capitale, Funchal |
Le climat et le relief déterminent trois zones de végétation:
Du niveau de la mer jusqu'à 300 m environ, c'est la zone subtropicale, on y cultive la canne à sucre, la banane et quelques légumes.
Au-delà et jusqu'à 750 m se situe la zone tempérée chaude, de climat méditerranéen. C'est le domaine de la vigne, des céréales (maïs, blé, avoine). Les fruits sont variés : oranges, poires, pommes, prunes et fruits exotiques comme les goyaves, les avocats, les mangues, les anones, les maracujas.
Au-dessus de 750 m, on trouve la zone tempérée froide, avec des pentes boisées de pins, d'eucalyptus, de bruyères, d'acacias-mimosas et sur le plateau, des lauriers arborescents, des fougères et des pâturages.
L'économie de l'île repose essentiellement sur l'agriculture et sur le tourisme, principale ressource. L'agriculture produit des bananes destinées au marché local et métropolitain, des fleurs et le vin de Madère qui jouit d'une grande réputation à l'exportation. La canne à sucre est encore exploitée mais sa production demeure artisanale et marginale.
Le drapeau de Madère |
Surnommée ¨Perle de l'Atlantique", "l'Île aux fleurs" ou encore "Hawaii d'Europe", l'île portugaise ne cesse d'inspirer les voyageurs.
Madère fut très inégalitaire et pauvre jusqu'aux années 1990. L'activité touristique y est déjà fortement développée dans les années 1980 (150 000 touristes chaque année pour une population de 250 000 habitants) mais le gouvernement local continue de miser sur le tourisme « de qualité », concentré à Funchal. C’est là que se trouvent les hôtels ainsi que la plupart des services publics. Le reste de l’île, à l'inverse, manque de tout, d’électricité, d’eau courante, mais aussi d’écoles et d’enseignants. Alberto João Jardim, président du gouvernement régional sans discontinuer pendant 37 ans, de 1978 à 2015, mène alors une politique de développement du réseau routier et des infrastructures partout sur l'ile, grâce aux aides économiques reçues de l'Union européenne. Cette politique permet de développer significativement le tourisme - Madère en accueille 1,5 million chaque année -, faisant de l'ile la deuxième région la plus riche du Portugal.
Comme beaucoup d'îles où l'espace est très limité, Madère est une terre d'émigration. On dénombre 4 fois plus de madériens à travers le monde que sur l'île. Après la seconde guerre mondiale, la vie est difficile à Madère, de nombreux madériens quittent alors pour le Vénézuela qui, à l'époque, recrutait intensivement des travailleurs pour les industries du pétrole et du minerai en pleine expansion là-bas; d'ailleurs 80% des 600 000 portugais qui vivent au Venezuela sont madériens. La situation s'est inversée aujourd'hui, le Vénézuela connaît des difficultés économiques qui font en sorte que les madériens reviennent sur l'île. C'est pourquoi plusieurs madériens parlent couramment le portugais et l'espagnol. Un chauffeur de taxi nous a dit, à la blague mais sans doute avec un fond de vérité, que pour chaque madérien parti pour le Vénézuela, il en est revenu 7 à Madère!